La succession consiste à transmettre le patrimoine du défunt à ses héritiers. Le notaire est généralement chargé de cette procédure, identifiant les héritiers et inventoriant les biens. Les successions simples peuvent se faire sans notaire, mais sa présence est obligatoire en cas de bien immobilier, testament, donation ou patrimoine supérieur à 5 000 euros.
En cas d’absence de testament, l’ordre de succession prévu par la loi est très strict :
Le testament permet au défunt de modifier les règles légales, mais sans les contourner. Les enfants doivent toujours recevoir une part réservataire, selon la loi. De même, en l’absence de descendance, le conjoint a droit à une part de l’héritage. Toutefois, il est possible d’annuler l’héritage du conjoint si des enfants ou petits-enfants existent.
Le calcul des droits de succession repose sur plusieurs éléments essentiels :
Le notaire établit l’actif net de succession en évaluant le patrimoine du défunt après déduction des dettes. La plupart des biens sont inclus, et des experts peuvent être nécessaires dans des cas complexes. Pour les comptes bancaires et placements, la banque fournit un relevé des soldes au moment du décès. Les titres cotés sont évalués à leur valeur du jour du décès ou la moyenne des 30 derniers jours, tandis que les titres non cotés nécessitent l’évaluation d’experts.
Les biens immobiliers, y compris la résidence principale, doivent être évalués à leur valeur marchande au moment du décès. Cette évaluation inclut toutes les propriétés du défunt.
Les meubles doivent être déclarés ou évalués par un expert, et leur valeur ne peut être inférieure à 5 % de l’actif brut de la succession. Des objets précieux tels que des œuvres d’art, des bijoux, ou des objets de collection sont traités séparément. Leur valeur peut être estimée par un expert ou mise en vente publique. Les véhicules sont évalués selon la cote du jour du décès.
Les donations effectuées de votre vivant sont réintégrées dans la succession si elles datent de moins de 15 ans. Dans ce cas, les héritiers doivent payer des droits de succession et de donation, comme si la donation n’avait pas eu lieu. Cependant, la valeur de ces donations vient en déduction de la part de l’héritier dans l’actif net.
Les dettes du défunt, telles que les emprunts en cours ou les factures impayées, sont déduites de son patrimoine total. Certaines dettes liées à des frais posthumes, comme les frais d’obsèques ou les frais d’ouverture du testament, sont également prises en compte dans le calcul des droits de succession.
L’assurance-vie a un traitement fiscal distinct de la succession. Aucun impôt n’est dû si le bénéficiaire est le conjoint ou partenaire de Pacs. Pour les autres, les capitaux décès sont exonérés jusqu’à un plafond, selon la date et le montant des primes. Par exemple, les primes versées avant 70 ans bénéficient d’une exonération pouvant atteindre 152 500 € par bénéficiaire. Les contrats souscrits avant 1991 peuvent bénéficier d’exonérations fiscales complètes dans certains cas.
La première étape consiste à déterminer les héritiers, en fonction de la présence ou non d’un testament et du lien de parenté des membres survivants de la famille. La succession est ensuite répartie entre les héritiers, selon la part définie par la loi ou par le testament du défunt.
Une fois les héritiers désignés, un abattement est appliqué à la part de chaque héritier en fonction de leur lien de parenté avec le défunt. Les frais de succession sont ensuite calculés sur la portion de la part qui dépasse le montant de cet abattement.
L’abattement varie selon la relation avec le défunt :
Un héritier handicapé bénéficie d’un abattement supplémentaire de 159 325 €. Par exemple, un enfant handicapé hérite d’un total de 259 325 €. Si un héritier a reçu une donation dans les 15 dernières années, l’abattement de succession est réduit du montant de l’abattement de la donation.
Certains héritiers, comme le conjoint survivant et le partenaire de Pacs (si une donation a été effectuée), peuvent être exonérés de droits de succession.
Les frères et sœurs peuvent également être exonérés sous certaines conditions :
Pour les autres héritiers, un barème progressif est appliqué. Plus la part héritée est élevée, plus le taux d’imposition est important.
Le règlement d'une succession comprend 4 grandes étapes : Le notaire établit l'acte de notoriété ; Le notaire dresse un bilan complet du patrimoine du défunt ; Le notaire accomplit les formalités hypothécaires et fiscales liées au décès ; Le notaire rédige un acte de partage des biens de succession.
Si la loi ne spécifie pas de délai concernant le règlement d'une succession, toutes ces démarches sont en principe effectuées dans les 6 mois du décès.
En matière de succession, les frais de notaire sont réglés par chacun des héritiers à hauteur de leur part dans la succession.
Si le solde est positif au moment du décès, sa répartition sera réglée dans le cadre de la succession. Une fois cette répartition actée avec le notaire, les sommes seront distribuées entre les héritiers. En cas de solde négatif, le règlement du montant dû à la banque devra également se régler avec le notaire.
Les héritiers sont classés dans l'ordre suivant : les enfants et leurs descendants, les parents, les ascendants et les collatéraux.