[Mis à jour le 09/12/2025] Le gouvernement prépare une réforme majeure du congé parental. Le Sénat a approuvé, le 24 novembre 2025, la création d’un nouveau congé de naissance. Objectif : offrir aux parents un congé plus court, mieux rémunéré par l’Assurance Maladie et plus équitable entre les mères et les pères. On vous explique ce que cela pourrait changer pour vous dès 2026, qui sera concerné et quand cette mesure pourrait s’appliquer.
Le congé parental d’éducation (PreParE), tel qu’il existe aujourd’hui, séduit de moins en moins. D’après une étude de l’OFCE datant de 2021, seulement 0,8 % des pères prennent un congé parental. Sa faible rémunération, 456,06 € en 2025 pour une activité totalement interrompue, éloigne durablement les femmes de l’emploi et décourage les pères d’y recourir.
Le gouvernement veut donc créer un dispositif plus court mais mieux indemnisé, pour permettre à chaque parent de passer du temps avec son enfant sans subir une perte de revenu importante. Ce nouveau congé s’inscrit aussi dans une volonté de rééquilibrer la répartition des tâches parentales et de favoriser un retour plus rapide à l’emploi.
Le nouveau congé de naissance a été largement adopté par les députés le 12 novembre 2025 (228 voix pour et seulement 15 contre). Le Sénat l’a ensuite approuvé le lundi 24 novembre 2025.
Ce congé de naissance, détaillé dans le PLFSS 2026, est une nouvelle période de repos rémunéré pour les parents à la suite de la naissance de leur enfant. Il viendra en complément du congé maternité ou paternité, et non en remplacement immédiat du congé parental.
Le dispositif accordera à chaque parent jusqu’à deux mois supplémentaires de congé après la naissance, avec une indemnisation plus élevée que celle du congé parental actuel.
Ce nouveau droit sera ouvert à tous les parents salariés – mères, pères, couples de même sexe ou adoptants – sous réserve d’une ancienneté minimale, qui reste à définir. Le gouvernement souhaite que le congé soit pris par chacun des parents, séparément ou simultanément, pour encourager le partage des responsabilités.
Ce nouveau congé de naissance sera indemnisé à hauteur de 70% du salaire net le premier mois, puis 60% le second.
Les modalités exactes seront fixées par décret, mais plusieurs hypothèses circulent : une prise en charge partielle par la Sécurité sociale et un complément éventuel de l’employeur, comme pour le congé maternité.
Alors que le Sénat avait finalement décidé de repousser la date à 2027, les députés ont finalement décidé, dans la nuit du 5 au 6 décembre 2025, de mettre en place ce nouveau congé de naissance dès le 1er janvier 2026.
Comme pour un congé paternité ou maternité, il faudra prévenir votre employeur au moins un mois à l’avance, en précisant les dates de début et de fin du congé. La demande devra être accompagnée d’un justificatif de naissance ou d’un certificat médical, puis transmise à la CPAM pour déclencher le versement des indemnités. Les modalités exactes seront précisées par décret.
À l’issue du congé, le salarié retrouvera son poste ou un emploi équivalent, avec une rémunération au moins équivalente à celle perçue avant le congé.
Attention à ne pas confondre ! Le congé de naissance de 3 jours prévu par le Code du travail (article L3142-1) est un congé événementiel accordé immédiatement à la naissance de l’enfant. Il est rémunéré à 100 % et précède le congé paternité de 28 jours.
Le nouveau congé de naissance, lui, sera un congé supplémentaire de plusieurs semaines, pris après le congé maternité ou paternité, et indemnisé partiellement par la Sécurité sociale. Il vient compléter, et non remplacer, les dispositifs existants.
Le gouvernement avait d’abord envisagé de remplacer le congé parental par ce nouveau congé de naissance, avant de revoir sa copie. Selon Les Échos, la suppression du congé parental a été jugée « difficilement envisageable à court terme » compte tenu des tensions sur les modes de garde.
Une réforme du congé parental est tout de même prévue : sa durée, son indemnisation et sa flexibilité devraient évoluer. L’objectif affiché reste le même : encourager un partage équitable du temps entre les deux parents et réduire les inégalités professionnelles.
Mais à l’heure actuelle, le congé parental reste accessible jusqu’aux trois ans de l’enfant, pour environ 400 euros par mois.
Non, pas immédiatement. Le congé parental reste en place pour le moment. Le nouveau congé de naissance sera une option supplémentaire pour les parents souhaitant une pause plus courte mais mieux indemnisée.
Oui, il viendra en complément, et pourra être pris immédiatement après la fin du congé maternité ou paternité.
Dans l’état actuel du texte, le congé supplémentaire de naissance serait ouvert aux salariés du privé, aux fonctionnaires et aux agents stagiaires. L’extension aux travailleurs indépendants n’est pas encore tranchée.
Le gouvernement voulait financer en partie le congé par la révision de la majoration des allocations familiales (de 14 à 18 ans), mais le Sénat s’y est opposé. Le schéma de financement définitif reste donc en discussion dans le cadre du PLFSS 2026.