Allocations chômage et rupture conventionnelle
La rupture conventionnelle permet de mettre fin à un contrat en CDI. Cette rupture de contrat ouvre les droits au chômage. Comment faire une demande auprès de Pôle emploi et toucher des allocations chômage ? Mes Allocs vous explique !
La rupture conventionnelle
Qu’est-ce que la rupture conventionnelle ?
Selon le code du travail, la rupture conventionnelle est la mise en œuvre de l’arrêt du contrat d’un salarié en CDI. Ce mode de rupture, contrairement à un licenciement, se fait d’un commun accord entre un employeur et le salarié de son entreprise. Tous deux peuvent demander une rupture conventionnelle.
Il existe aussi la rupture conventionnelle collective. Elle détermine notamment le nombre maximal de départs envisagés et les conditions que doivent remplir chaque salarié pour bénéficier des indemnités de rupture.
L’employeur et le salarié doivent organiser un ou plusieurs entretiens préalables. Le salarié et l’employeur peuvent se faire assister lors des entretiens. Les assistants peuvent intervenir pour demander des explications à l’employeur ou au salarié.
Après ce ou ces entretiens, un document écrit doit être rédigé et signé : la convention de rupture conventionnelle. Elle doit ensuite être validée par la Direccte. Un délai de rétractation de 15 jours est accordé, à partir du jour suivant la signature de la convention. La convention de rupture détermine :
- La date de rupture du contrat de travail, fixée au plus tôt au lendemain du jour de l’autorisation de l’inspecteur du travail.
- Le montant de l’ indemnité spécifique de la rupture conventionnelle.
Comment faire une rupture conventionnelle ?
En cas de rupture conventionnelle, l’employeur et le salarié doivent organiser un ou plusieurs entretiens.
Le salarié et l’employeur peuvent choisir d’être assistés lors des entretiens. Les assistants peuvent intervenir pour demander des explications à l’employeur ou au salarié. La cour de cassation précise que l’assistant de l’employeur peut entrainer la nullité de la rupture s’il engendre une pression sur le salarié.
- Le salarié peut être assisté par un salarié de l’entreprise, un représentant du personnel ou non. Il peut aussi être assisté par un conseiller du salarié qui est un conseiller extérieur choisit dans une liste proposée par la Direccte.
- L’employeur peut se faire assister par un membre de l’entreprise ou un membre de son organisation syndicale d’employeurs. Il peut également, si l’entreprise possède moins de 50 salariés, choisir un autre employeur de la même branche.
Ensuite, la convention de rupture conventionnelle doit être rédigée et signée. Le rôle de la Direccte est de vérifier la validité de la convention. La convention de rupture détermine :
- La date de fin de contrat de travail.
- Le montant de l’ indemnité de rupture conventionnelle qui ne doit pas être inférieure au montant de l’ indemnité légale de licenciement.
Les allocations chômages après la rupture conventionnelle
Quand et comment s’inscrire à Pôle emploi ?
Avant tout, il est nécessaire de vérifier si l’homologation de la Direccte a bien été faite sur la convention de rupture. Si elle n’a pas été faite, il faut recommencer la procédure. Il est très important d’avoir cette homologation car vous ne pourrez pas obtenir les allocations chômage sans elle.
Ensuite, pour s’ inscrire à pôle emploi, il suffit de :
- Créer un espace personnel sur le site.
- Remplir un formulaire en ligne avec ses données personnelles (nom, prénom, date de naissance, adresse e-mail, carte d’identité, carte vitale).
- Renseigner les fiches de mois de salaires et le RIB.
- Créer un CV.
- Transmettre les justificatifs de demande d’allocations.
Vous pouvez effectuer une inscription à pôle emploi dès le lendemain de la rupture du contrat de travail.
Qui peut avoir droit aux allocations chômage ?
Pour être être indemnisé par pôle emploi et recevoir l’allocation chômage il faut :
- Avoir travaillé au moins 6 mois sur les 24 derniers mois depuis le 1er novembre 2019.
- S’être affilié à Pôle emploi dans les 12 mois suivants la fin du travail.
- Rechercher activement un nouvel emploi ou êtes en formation.
- Ne pas avoir les droits à une retraite complète.
- Etre physiquement apte à travailler.
- Résider en France (métropole ou DOM).
Attention : vous ne pouvez pas toucher le chômage si vous quittez votre emploi (démission). Vous ne pouvez toucher le chômage qu’en cas de démission considérée comme légitime par l’ assurance chômage.
Comment toucher les allocations chômages suite à une rupture conventionnelle ?
Pour se voir verser des allocations chômage après une rupture conventionnelle ou un licenciement économique, il est nécessaire de remplir les conditions suivantes :
- Faire les actions décidées avec votre conseiller Pôle emploi dans le cadre de votre projet personnalisé d’accès à l’emploi (PPAE) ;
- Vous présenter à tous vos rendez-vous avec un conseiller, pour une visite médicale par exemple ;
- Vous êtes demandeur d’emploi ou essayez de créer ou de reprendre une entreprise ;
- Ne pas refuser deux fois une offre raisonnable d’emploi ;
- Actualiser chaque mois votre situation en déclarant vos revenus d’activité;
- Informer rapidement Pôle emploi, dans un délai de 72 heures, si votre situation change (si vous avez de nouveaux projets professionnels par exemple) ;
- Ne pas faire de fausses déclarations.
Vous pouvez vous inscrire à Pôle emploi si vous êtes encore en CDI. Ainsi, vous pouvez vous inscrire avant la fin de votre contrat.
Comment calculer son ARE (Allocation d’aide au Retour à l’Emploi) ?
Pour calculer le montant journalier de votre allocation chômage, il faut prendre en compte le montant le plus élevé entre :
- 40,4 % de votre Salaire Journalier de Référence (SJR) + 12,05€ (depuis le 01/07/2020) ;
- 57 % de votre SJR.
Ce montant est fixé par un plafond :
- il ne peut être inférieur à 29,38€ (depuis le 01/07/2020) ;
- il ne peut excéder 75 % de votre SJR.
Exemple : Si vous avez travaillé du 1er janvier 2019 au 31 décembre 2019, c’est-à-dire 261 jours, et avez perçu 25 000 € de rémunération brute, votre salaire journalier de référence est : 25 000 / (261 x 1,4) = 68,42 €
Donc, si vous avez un salaire journalier de référence de 68,42 euros, le montant journalier de votre allocation chômage est calculée ainsi :
68,42 – 34.62 + 12,05 = 45.84 €
Le différé d’indemnité chômage
Qu’est-ce que le différé d’indemnité chômage ?
Si vous signez la fin de votre contrat de travail et que vous voulez toucher le chômage, il faut d’abord attendre le délai d’indemnisation, appelé “différé d’indemnité”. Pour connaître le différé de votre indemnité chômage il faut que sois pris en compte les délais suivants :
- Un délai de carence obligatoire de 7 jours qui s’applique après la rupture de votre contrat
- Le différé de congés payés qui comptabilise les jours de congés payés que vous n’avez pas pris.
- Le différé des indemnités de rupture du contrat de travail
Comment calculer son différé d’indemnité chômage ?
Pour calculer son différé d’indemnité chômage, il faut par conséquent cumuler les différés de toutes les indemnités présentées ci-dessus.
Le délai de carence :
Il y a un délai de carence de 7 jours imposé par le Pôle emploi. Ce délai n’est applicable qu’une fois par an. Vous ne commencerez à touchez vos allocations chômage que 7 jours calendaires après la rupture conventionnelle.
Le différé de congés payés :
Le différé de congés payés qui comptabilise les jours de congés payés que vous n’avez pas pris.
Exemple : Vous avez 5 ans d’ancienneté et vous avez travaillé toute l’année. Si vous avez travaillé du 1er janvier 2019 au 31 décembre 2019, c’est-à-dire 261 jours, et avez perçu 25 000 € de rémunération brute sur l’année (2 083 € par mois) , votre salaire journalier de référence est : 25 000 / (261 x 1,4) = 68,42 €.
Pour calculer l’indemnité de congés payés il faut diviser votre salaire par 10 : 25 000/10 = 2 500 € pour un congé d’une durée de 30 jours ouvrables (ou 25 jours ouvrés). S’il s’agit de 2 semaines de congés, le calcul est le suivant : en jours ouvrables (soit 12 jours) : (25 000/10) x (12/30) = 1 000 €.
Ainsi, pour déterminer le différé congés payés, il faut faire le calcul suivant : Indemnité compensatrice de congés payés (ICCP) / Salaire journalier de référence (SJR). Donc, si vous avez une ICCP de 1 000 € et un SJR de 68,42 €, votre différé de congés payés se calcule comme ceci : 1 000 / 68,42 = 14.61. Votre différé d’indemnité sera de 14 jours.
Le différé des indemnités de rupture du contrat de travail :
Si vous souhaitez calculer le différé spécifique il faut diviser les indemnités supra-légales par 95,8.
Exemple : Si vous touchez 4 000 € d’indemnités spécifiques, le différé des indemnités de rupture du contrat de travail sera calculer ainsi : 1 000 / 95,8 = 10.43. Le différé d’indemnité spécifique sera donc de 10 jours.
Pour savoir comment calculer les indemnités spécifiques de rupture, suivez ce lien.
Si vous calculer tous les différés : 7+ 14 + 10 = 31 jours. Vous aurez alors un différé d’indemnité chômage de 31 jours.
🤔 Quel droit au chômage après rupture conventionnelle ?
Après une rupture conventionnelle, vous pouvez toucher les allocations chômage. Elles sont calculées selon votre ancien salaire.
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🤷 Comment obtenir le chômage après une rupture conventionnelle ?
Pour obtenir le chômage après la rupture conventionnelle, il suffit de s'inscrire à Pôle emploi et de remplir les conditions pour recevoir les allocations. Il faut notamment être en recherche d'emploi.
🤝 Quels sont mes droits lors d'une rupture conventionnelle ?
Lors d'une rupture conventionnelle vous pouvez avoir droit à des indemnités spécifiques, au chômage et à la retraite selon votre âge.
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🤔 Quel est le montant journalier de l'allocation chômage ?
Le montant journalier de l'allocation chômage est égal à : 40,4 % de votre salaire journalier de référence (SJR) + 12,05€ ou 57 % de votre SJR.
🤷 Quand commence le chômage après rupture conventionnelle ?
Le chômage commence après un délai de carence de 7 jours minimum. Ce délai augmente si vous touchez des congés payés ou l'indemnité spécifique.
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🤝 Quel est le salaire de référence ?
Le salaire de référence est égal à la moyenne des salaires bruts d'un salarié, sur les douze derniers mois. Les primes et gratifications sont prises en compte dans ce calcul.
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