Crise sanitaire, crise économique, crise écologique et climatique, crise des transports… tous les voyants sont au rouge et s’accordent à dire qu’il devient impératif de repenser nos modèles de consommation et d’organisation. Dans le monde du travail cela revient à légitimer fortement les bénéfices induits par le développement du travail à distance ou au sein d’espaces de coworking et de bureaux flexibles qui non seulement maximisent leurs ressources spatiales mais permettent également aux coworkers, membres de ces espaces, de limiter leur empreinte carbone tout en ne payant que le service qu’ils sont venus consommer. Une vraie révolution dans le monde des espaces de travail qui impose le modèle hybride comme le nouveau visage de l’entreprise de demain.
Aujourd’hui le marché des espaces de coworking regroupe près de 2 800 espaces répartis à travers toute la France, soit une augmentation de plus de 60% depuis 2019. Si Paris détient 18% des espaces et l’Ile de France 34%, les espaces de coworking connaissent un véritable développement en région et notamment dans les grandes métropoles régionales telles que Lyon, Marseille ou Bordeaux. C’est d’ailleurs l’ambition affichée de l’ensemble des marques de coworking que de conquérir toujours plus le marché des régions de France.
Le marché des espaces de coworking est principalement porté par quatre grandes marques que sont WeWork, Wojo, Morning et Spaces qui ont à elles quatre augmenté de 56% la surface totale de leur parc passant de 200 000 m² en 2019 à 311 500 m² en 2021.
Un autre rapport de Xerfi vient aussi souligner l’ampleur du coworking et prédit un marché qui devrait bondir de 25% en 2022 puis de 10% par an d’ici 2024 pour atteindre une superficie de près de 700 000 m² fin 2024. Une croissance qui semble être portée par les régions.
A Paris, l’ouverture d’espaces de coworking se fait sur des sites de plus en plus grands à l’image de l’espace WeWork Boulevard Haussmann de 13 500 m² ou de Kwerk Madeleine qui s’étend sur près de 5 500 m².
Il est vrai qu’il existe autant de modèles qu’il existe de marques de coworking voire de besoins utilisateurs car la différence repose dorénavant majoritairement sur l’offre servicielle de ces espaces.
Cependant quelques normes semblent s’imposer au sein de ces espaces de bureaux flexibles comme par exemple le fait qu’ils proposent davantage d’espaces de bureaux fermés pour respecter la confidentialité des équipes et le travail en mode projet. En effet, 88% des postes à louer dans ces espaces le sont au sein d’espaces privatifs fermés et seulement 12% des postes sont éligibles et ouverts au travail en open-space selon le dernier rapport Ubiq.
A noter également que 70% des offres en région regroupent des bureaux privatifs de moins de 5 personnes. Dans la capitale, les sites varient à l’inverse entre 2 et 40 personnes.
Cependant, les espaces de coworking bénéficient d’une clientèle multiple et aux besoins qui le sont tout autant. C’est pourquoi le modèle de location d’espaces « à la carte » et selon ses propres besoins tend également à se développer. Nous entrons dans l’ère de l’hyper personnalisation des offres et d’une flexibilité à l’assaut des usages. Ainsi Wojo propose des espaces forfaitaires à la demande à partir de 20€ par jour selon la localisation retenue par l’utilisateur et offre ainsi aux collaborateurs d’une même entreprise de bénéficier d’un réseau commun et adapté.
A Roubaix (59), dans le Nord de la France, l’espace de coworking la Troisième Place pousse d’ailleurs le concept de l’hyperpersonnalisation à son maximum en ne proposant que des « coquilles vides » que l’utilisateur peut aménager et adapter à sa convenance. Comme les dirigeantes l’expliquent dans lel magazine de la ville « Nous sommes à l’écoute des besoins du territoire, en fonction des opportunités. Avec la Troisième Place nous offrons une coquille, où on peut faire ce que l’on veut. Une entreprise ou une association peut nous solliciter pour l’organisation d’un évènement, à nous de répondre, de nous adapter à la demande, pour construire ensemble. On fait du sur-mesure.»
Le modèle des baux classiques 3/6/9 tend peu à peu à disparaitre des demandes des utilisateurs au profit de solutions plus flexibles avec un contrat de prestation de services. En effet le télétravail ayant fait ses preuves durant la pandémie de Covid de 2020, les entreprises cherchent aujourd’hui à trouver un modèle hybride à mi-chemin entre le 100% télétravail qui a démontré ses limites, et le 100% présentiel qui n’est plus à envisager au regard des multiples crises actuelles. L’entre deux repose sur le coworking et le bureau partagé mais il convient toutefois de bien savoir se faire accompagner pour évoluer dans la jungle des offres disponibles.
François Vermeil, Fondateur de la plateforme de bureaux flexibles workin.space précise « Toute l’enjeu repose aujourd’hui, au regard de la multiplicité des offres et de la difficulté à appréhender les besoins de ses utilisateurs, dans l’identification des usages et des espaces. L’expérience du bureau flexible ne peut être pertinente que si elle répond à des besoins précis. Il ne s’agit plus d’un modèle dupliqué à l’extrême, la force de ces espaces repose notamment sur leur offre servicielle qu’il convient de comparer pour répondre avec précision aux attentes des utilisateurs ».
Faites vous donc bien accompagner avant de choisir votre futur espace de travail partagé.