Aujourd’hui, en France, il existe des régimes de retraite spéciaux. Mais contrairement à ce qu’on peut penser, les ministres n’ont pas de « retraite à vie ». Ils cotisent aux régimes classiques et perçoivent, à la fin de leurs fonctions, une indemnité temporaire. Depuis un décret du 16 septembre 2025, les derniers avantages « à vie » accordés à certains anciens Premiers ministres (voiture avec chauffeur, protection policière sans limite) prennent fin à compter du 1er janvier 2026. On vous explique tout ce qui change pour la retraite des ministres et leurs avantages.
| Avantage | Avant | Après (décret 16/09/2025) |
| Véhicule de fonction + chauffeur (anciens Premiers ministres) | Accordé sur demande, sans limite explicite de durée | Limité à 10 ans après la fin des fonctions. Dès le 1er janvier 2026, suppression des droits « à vie » pour celles et ceux partis depuis plus de 10 ans. |
| Protection policière « illimitée » | Avantage de fait, parfois sans borne claire | Fin du caractère « à vie » ; maintien soumis à évaluation du risque par les autorités compétentes. |
| Secrétariat particulier | Limité à 10 ans et jusqu’à 67 ans (décret 2019) | Inchangé : la règle de 2019 continue de s’appliquer. |
En 2024, la dépense liée au soutien matériel des anciens Premiers ministres s’élevait à environ 1,58 M€ (programme 129 « coordination du travail gouvernemental »), selon une réponse ministérielle publiée début 2025 (source Assemblée nationale). Les économies futures dépendront du nombre de bénéficiaires encore concernés au-delà de 10 ans de départ, et des besoins de protection évalués au cas par cas.
Sébastien Lecornu, Premier ministre, a précisé : « On ne peut pas demander aux Français de faire des efforts si ceux qui sont à la tête de l’État n’en font pas. »
Le décret du 16 septembre 2025 s’applique aux anciens Premiers ministres ayant quitté leurs fonctions depuis plus de 10 ans. Concrètement, à partir du 1ᵉʳ janvier 2026, plusieurs anciens Premiers ministres vont perdre leurs avantages sans limite de durée (voiture avec chauffeur et protection policière illimitée). Parmi eux, on retrouver :
Non. Contrairement à une idée reçue, il n’existe pas de « retraite à vie » spécifique pour les ministres. Le cadre applicable résulte notamment de l’ordonnance n° 58-1099 du 17 novembre 1958 (modifiée en 2013) : « Lors de la cessation de ses fonctions gouvernementales le membre du Gouvernement (…) perçoit une indemnité d’un montant égal au traitement qui lui était alloué en sa qualité de membre du Gouvernement. Cette indemnité est versée pendant trois mois, à moins que l’intéressé n’ait repris auparavant une activité rémunérée. ». Mais attention, le ministre ne perçoit pas de pension liée au seul fait d’avoir été ministre.
Les ministres cotisent aux régimes classiques : CNAV pour la retraite de base et IRCANTEC pour la retraite complémentaire (selon leur statut). Un ministre ayant exercé d’autres mandats (député, sénateur) reste affilié aux caisses correspondantes pour ces périodes.
À la fin de leurs fonctions, les membres du gouvernement perçoivent une indemnité de départ équivalente à leur traitement ministériel pendant trois mois (base légale : ordonnance de 1958 modifiée). Il s’agit donc d’une somme versée lors de la cessation de leurs fonctions, mais surtout pas une pension viagère qui pourrait constituer une forme de retraite à vie.
Les montants exacts de l’indemnité de départ varient selon la fonction (ministre / Premier ministre) et les revalorisations.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, aucune durée minimale de mandat n’est exigée pour qu’un ministre bénéficie de l’indemnité de départ. Que le ministre ait exercé ses fonctions quelques semaines ou plusieurs années, il a droit à cette indemnisation à la fin de son mandat. L’objectif est de garantir une certaine sécurité financière à tout membre du gouvernement quittant ses fonctions, indépendamment de la longueur de son passage. Toutefois, cette indemnité reste limitée dans le temps, puisqu’elle est versée uniquement pendant trois mois. Elle ne peut donc pas être considérée comme un revenu permanent, mais comme une aide transitoire. De plus, elle est encadrée par des conditions (notamment l’absence d’activité rémunérée pendant la période et les obligations déclaratives auprès de la HATVP).
Les ministres ne conservent pas leurs avantages en nature une fois leur mandat terminé. Pendant leur exercice, ils bénéficient de nombreux privilèges : voiture de fonction avec chauffeur, logement de fonction, accès gratuit aux transports (SNCF, quotas de vols), ainsi qu’une protection policière renforcée pour des raisons de sécurité.
Cependant, dès la fin de leur mandat, ces avantages cessent automatiquement. Le ministre perd le droit à la voiture avec chauffeur, au logement de fonction, et aux facilités de transport. De même, la protection policière dédiée à leur fonction prend fin.
Mais attention, dans les faits, il existait des exceptions jusqu’en 2025. En effet, certains anciens Premiers ministres pouvaient continuer à bénéficier au-delà de leur mandat : d’une voiture avec chauffeur, d’une protection policière rapprochée ou encore d’un secrétariat particulier (limité à 10 ans ou jusqu’à 67 ans).
En pratique, cela signifie que les anciens Premiers ministres qui ont quitté leurs fonctions il y a plus de 10 ans (François Fillon, Jean-Marc Ayrault, Dominique de Villepin…) perdront ces privilèges à partir du 1ᵉʳ janvier 2026.
Comme pour les autres ministres qui composent le gouvernement, le Premier ministre profite de nombreux avantages en nature. Par exemple :
Autre avantage notable, le Premier ministre bénéficie de trois logements de fonction, ce qui le différencie des autres ministres qui n’en possèdent qu’un seul :
Dans le cas où un membre du gouvernement quitte ses fonctions, il a droit à une indemnité équivalente au traitement qu’il percevait. Cette indemnité est possible peu importe qu’il s’agisse d’un remaniement ou d’une démission. Elle est versée pendant un maximum de 3 mois.
Même s’il ne bénéficie pas d’une retraite à proprement parler, le Premier ministre touche tout de même à son départ 48 114 € (soit 3 x 16 038 €).
Pour recevoir cette indemnité, deux conditions doivent être remplies :
Avant 2025, un décret de 2019 (n° 2019-973) prévoyait, sur demande, la mise à disposition d’un secrétariat particulier pendant 10 ans (et au plus tard jusqu’à 67 ans), ainsi qu’un véhicule de fonction avec conducteur, sans limitation explicite de durée.
Depuis le décret n° 2025-965 du 16 septembre 2025, la période pendant laquelle un ancien Premier ministre peut bénéficier d’un véhicule de fonction avec conducteur est limitée à 10 ans à compter de la cessation des fonctions. La fin des avantages « à vie » (véhicule + chauffeur, et, en pratique, protection policière illimitée) s’applique aux anciens Premiers ministres ayant quitté leurs fonctions il y a plus de 10 ans, à compter du 1er janvier 2026.
Mais le décret de 2025 ne modifie pas la règle de 2019 sur le secrétariat particulier. La protection policière post-mandat dépend désormais davantage d’une évaluation du risque par les autorités compétentes.
Il existe depuis très longtemps une idée reçue concernant la retraite des ministres. En effet, il est d'usage de penser que les ministres bénéficient d'une retraite à vie. Mais ce n'est pas le cas.
Cette indemnité de départ s’élève à 9 440 € bruts mensuels, versée pendant 3 mois. Pour le Premier Ministre, elle est de 15 140 €.
Etant donné qu'il n'existe pas de retraite pour les ministres, aucune caisse de retraite spécifique n'existe. Les ministres dépendant de la CNAV pour la retraite de base, et de l'IRCANTEC pour celle complémentaire.
Concernant la retraite complémentaire, les ministres cotisent à l'IRCANTEC.