La pension d’invalidité et la retraite sont deux dispositifs distincts de la sécurité sociale en France. La première compense une incapacité à travailler avant l’âge légal de départ, tandis que la seconde prend le relais à la retraite. Mais que se passe-t-il quand on approche de cet âge tout en percevant une pension d’invalidité ? Cet article fait le point sur les démarches, les droits et les conditions de transition.
La pension d’invalidité est une prestation destinée à compenser la perte de revenus pour les travailleurs qui, en raison d’une maladie ou d’un accident non professionnel, ne peuvent plus exercer pleinement leur activité. Elle est attribuée aux assurés sociaux en fonction de leur capacité à travailler. On distingue trois catégories d’invalidité :
Le montant de la pension d’invalidité varie selon la catégorie, et elle est généralement complétée par des prestations complémentaires.
La pension de retraite est une prestation perçue par un travailleur ayant atteint l’âge légal de départ à la retraite et ayant cotisé pendant une certaine durée. En France, l’âge légal est fixé à 62 ans (avec des réformes récentes le modifiant progressivement), mais pour obtenir une retraite à taux plein, il faut avoir cotisé un nombre déterminé de trimestres. Le montant de la retraite dépend du salaire moyen perçu durant la carrière, du nombre de trimestres cotisés et de la législation en vigueur au moment du départ.
Il n’est pas possible de cumuler une pension d’invalidité avec une retraite progressive, même si vous continuez à travailler à temps partiel. En revanche, lorsque vous atteignez l’âge légal de départ, votre pension d’invalidité peut être convertie en pension de retraite pour inaptitude. Ce dispositif permet alors un cumul avec votre pension de retraite, sous certaines conditions. Attention, cette transformation ne se fait pas automatiquement : il est nécessaire d’adresser une demande à votre caisse de retraite pour en bénéficier.
À partir de 62 ans, l’âge légal de départ à la retraite, votre pension d’invalidité cesse généralement d’être versée. Elle est alors automatiquement remplacée par une pension de retraite pour inaptitude au travail, sans qu’un avis médical complémentaire ne soit nécessaire. Ce passage se fait en principe sans démarche, sauf si vous souhaitez continuer à percevoir votre pension d’invalidité dans des cas exceptionnels, comme en l’absence de droits suffisants à la retraite. Pour plus d’informations, consultez la rubrique dédiée à la retraite après une pension d’invalidité.
La retraite après une pension d’invalidité est calculée en fonction de la catégorie d’invalidité reconnue avant vos 62 ans.
On distingue trois niveaux :
À l’âge de la retraite, votre pension d’invalidité est remplacée par une pension de retraite pour inaptitude, souvent calculée de manière plus favorable qu’une retraite classique, notamment grâce à des majorations spécifiques.
Oui, la pension d’invalidité ouvre des droits à la retraite. Pendant toute la période où vous percevez cette pension, vous continuez à valider des trimestres de retraite comme si vous étiez en activité. Ces trimestres sont pris en compte dans le calcul de votre durée d’assurance, ce qui peut vous permettre de partir plus tôt à la retraite ou de bénéficier d’un taux plein. En revanche, la pension d’invalidité elle-même n’est pas incluse dans le calcul du montant de votre future pension de retraite.
Si vous avez 62 ans et poursuivez une activité professionnelle, voici ce que vous devez faire :
Vous pouvez conserver cette pension jusqu’à 67 ans, sauf si :
Le cumul entre pension d’invalidité et retraite progressive n’est pas autorisé.
Si vous êtes sans emploi à 62 ans :
Attention, ce remplacement n’est pas automatique : une demande est obligatoire.
Vous avez 62 ans, êtes au chômage et percevez une allocation France Travail :
Ensuite :
Le départ en retraite anticipée pour invalidité est possible si vous remplissez les critères suivants :
Aucune condition d’âge ou de durée minimale de service n’est exigée pour ce type de départ.
La pension d’invalidité est calculée selon les règles suivantes :
Voici les étapes à suivre :
Oui, il est possible de cumuler une retraite avec une activité professionnelle, sous certaines conditions. Si vous bénéficiez d’une retraite à taux plein, vous pouvez reprendre une activité sans plafond de revenus : c’est le cumul intégral. Sinon, vous êtes soumis à un cumul plafonné, où le total de vos revenus (retraite + salaire) ne doit pas dépasser un certain seuil. Ce seuil dépend de votre ancien salaire ou de 1,6 fois le Smic. Attention : si vous reprenez un emploi chez votre dernier employeur, vous devez attendre 6 mois après votre départ à la retraite.
Si votre pension de retraite est faible, plusieurs aides peuvent venir la compléter. L’Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) est la principale : elle garantit un revenu minimum aux retraités à faibles ressources.
Vous pouvez aussi bénéficier des aides au logement (APL, ALS), de prestations sociales versées par votre caisse de retraite ou d’aides locales proposées par votre commune. D’autres dispositifs, comme le chèque énergie, peuvent aussi alléger vos charges.
Depuis 2017, vous pouvez cumuler AAH et retraite, si votre taux d'incapacité est supérieur à 80 %, au lieu de basculer sur le régime de l'Allocation de Solidarité aux personnes Âgées (ASPA).
Depuis le 1er janvier 2019, l'AAH est attribuée à vie aux personnes dont le handicap n'est pas susceptible d'évoluer. Si cette situation n'est pas stabilisée, l'attribution de l'AAH est réévaluée tous les ans ou tous les 2 ans.
Vous pouvez cumuler l'AAH avec la Prestation de Compensation du Handicap (PCH), la pension de retraite que vous percevez, l'Allocation d'Éducation de l'Enfant Handicapé (AEEH) de votre enfant, etc.
L'AAH est versée jusqu'à l'âge légal de départ à la retraite, soit 62 ans pour les personnes bénéficant d'un taux d'incapacité entre 50 et 79 % avec une restrictution substancielle et durable à l'emploi.
Pour faire une nouvelle demande d'AAH, vous devez monter un dossier de renouvèlement auprès de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Il vous suffit pour cela de télécharger puis remplir le formulaire Cerfa n° 15692*01.
Vous pouvez cumuler le revenu de solidarité active (RSA) et l'allocation aux adultes handicapés (AAH) si vous remplissez les conditions requises. Cependant, si vous touchez l'AAH, vous ne pourrez pas percevoir le RSA dans son intégralité. Le montant du RSA sera réduit du montant de l'AAH que vous percevrez.