Quand on parle aujourd’hui de prime des fonctionnaires, on pense surtout à la prime de pouvoir d’achat exceptionnelle. Cette prime, versée en 2023, n’est pas une aide sociale mais elle avait été mise en place par le gouvernement pour aider les agents publics face à l’inflation. Mais qu’en est-il en 2025 ? Est-elle reconduite ? On vous explique.
La prime de pouvoir d’achat exceptionnelle n’était pas une prime annuelle, mais un coup de pouce ponctuel, versé une seule fois aux agents les moins bien payés.
Cette prime concernait les agents de la fonction publique de l’État, de la fonction publique hospitalière, les militaires, et aussi certains agents territoriaux lorsque leur collectivité avait décidé de l’appliquer. Elle venait s’ajouter au salaire et, éventuellement, aux autres primes dont vous pouviez déjà bénéficier.
C’est la mauvaise nouvelle : aucune nouvelle prime de pouvoir d’achat exceptionnelle n’a été reconduite pour 2025 pour les fonctionnaires. Le dispositif visait uniquement la période 2022–2023 et un versement ponctuel en 2023.
Dans le même temps, une autre prime connue des agents publics, la GIPA (garantie individuelle du pouvoir d’achat), a été supprimée. Elle n’est pas versée en 2025 non plus. L’État privilégie désormais d’autres outils (revalorisation de certaines grilles, mesures ciblées sur certains métiers ou secteurs …) mais pas une nouvelle prime générale de 300 à 800 € pour tous les agents concernés.
La logique de la prime était simple : aider en priorité les agents dont la rémunération était la plus faible. Pour y avoir droit, il fallait travailler pour un employeur public sur la période de référence et avoir perçu en moyenne au plus 3 250 € bruts par mois entre le 1ᵉʳ juillet 2022 et le 30 juin 2023.
Ce sont donc principalement les fonctionnaires et contractuels de catégorie B et surtout C, les personnels hospitaliers les moins rémunérés, ainsi que des agents territoriaux, qui ont été concernés. Certaines collectivités locales ont fait le choix de verser cette prime, d’autres non : tout dépend des décisions locales et des moyens de la collectivité.
Autre point important : la prime était exceptionnelle. Elle ne dépendait pas d’une évaluation individuelle, d’un “bon” ou “mauvais” dossier, mais d’un ensemble de critères objectifs : votre employeur, votre présence sur la période, votre niveau de rémunération.
Le montant de la prime variait entre 300 € et 800 € bruts. Plus votre rémunération était faible sur la période de référence, plus vous vous rapprochiez des 800 €. À l’inverse, si vous étiez proche du plafond de 3 250 € bruts par mois, le montant se situait autour de 300 €.
Lorsque vous étiez à temps partiel ou seulement en poste une partie de l’année, la prime pouvait être réduite au prorata. C’est ce qui explique que deux agents au même grade aient parfois reçu des montants différents.
Pour les agents de l’État et de la fonction publique hospitalière, la prime a été versée en une fois, à l’automne 2023 (souvent sur la paie d’octobre ou de novembre). Dans la fonction publique territoriale, les collectivités avaient la main sur le calendrier, avec une limite fixée au 30 juin 2024.
Même si la prime de pouvoir d’achat était ponctuelle, il existe d’autres compléments possibles à votre salaire de fonctionnaire : primes liées aux fonctions exercées, indemnités pour contraintes particulières (horaires décalés, travail de nuit, environnement difficile), revalorisations sectorielles dans la santé, l’éducation, etc.
Ces dispositifs varient énormément d’un versant de la fonction publique à l’autre (État, hospitalière, territoriale) et parfois même d’un employeur à l’autre.
Dans la plupart des administrations, la principale “prime” au sens large est le régime indemnitaire, souvent organisé autour du RIFSEEP (quand il est en place).
Concrètement, il repose sur deux briques :
Chaque employeur (ministère, hôpital, collectivité) fixe ses propres règles dans le cadre national, ce qui explique que deux agents au même grade, mais dans deux structures différentes, puissent percevoir des montants différents.
Si vous êtes agent de catégorie B ou C (ou contractuel de niveau équivalent) et que vous faites des heures supplémentaires, celles-ci peuvent être rémunérées par des indemnités horaires pour travaux supplémentaires (IHTS).
Les IHTS compensent les heures effectuées au-delà de votre cycle de travail, à la demande de votre hiérarchie. Le montant horaire est calculé à partir de votre traitement indiciaire (et, selon les cas, de l’indemnité de résidence et de la NBI), puis majoré pour les premières heures supplémentaires.
Elles restent facultatives : leur mise en place dépend de textes ou délibérations (surtout en territoriale) et du choix de l’employeur.
Elle dépend de la commune où vous travaillez et représente 0 %, 1 % ou 3 % de votre traitement indiciaire brut selon la zone. Elle vise à compenser les différences de coût de la vie.
Le supplément familial de traitement (SFT) est est versé à tout agent public (fonctionnaire ou contractuel) ayant au moins 1 enfant de moins de 20 ans à charge. Son montant varie selon le nombre d’enfants et comporte une part fixe et une part proportionnelle au traitement.
Pour savoir si vous êtes éligible à une prime en tant que fonctionnaire, utilisez le simulateur Mes Allocs.
En répondant à quelques questions (statut, fonction publique, salaire, composition du foyer), le simulateur vous permet d’identifier rapidement les aides et compléments mobilisables en tant que fonctionnaire, au-delà de votre simple traitement indiciaire.
Il n’existe pas de prime pour la catégorie dans la fonction publique territoriale. La prime de pouvoir d’achat exceptionnelle territoriale découlant du décret n° 2023-1006 ne pouvait être versée que jusqu’au 30 juin 2024. Elle n’est donc plus attribuée en 2025.
En 2025, si vous êtes cadre A territorial, vos compléments de rémunération viennent principalement :
Il n’y a pas non plus de prime de pouvoir d’achat exceptionnelle en 2025 spécifique aux catégories B. En 2025, en tant qu’agent de catégorie B territorial, vos primes dépendent :
Non, elle n’a pas été reconduite en 2025. En 2025, vos compléments de rémunération proviennent surtout :
La Nouvelle bonification indiciaire (NBI) est un complément de rémunération en points d’indice accordé aux fonctionnaires qui occupent certains emplois comportant une responsabilité ou une technicité particulière (par exemple, direction de service, encadrement, travail dans un quartier prioritaire, fonctions très spécialisées…).
Concrètement :
Les emplois ouvrant droit à la NBI sont listés par décrets ou arrêtés dans chaque fonction publique. Ce n’est donc pas une prime que l’on “demande” librement : c’est lié au poste occupé.
En 2025, la prime de pouvoir d'achat exceptionnelle ne sera pas versée. Elle n'a pas été reconduite.
En 2025, plus personne ne peut toucher la prime de 800€ versée aux fonctionnaires entre 2023 et 2024.
En 2025, il n’y a aucune prime nationale exceptionnelle (ni prime de pouvoir d’achat, ni GIPA) pour les fonctionnaires ; seuls restent les primes habituelles (régime indemnitaire, IHTS, etc.) et d’éventuelles primes locales décidées par chaque employeur.
En 2025, il n’existe pas de nouvelle prime d’inflation nationale, donc aucune date de versement n’est prévue.
Il n’existe pas de prime exceptionnelle de fin d’année nationale pour tous les agents publics ; certaines administrations ou collectivités peuvent toutefois accorder une prime de fin d’année ou un “13ᵉ mois” par décision locale.
La prime exceptionnelle de fin d’année (prime de Noël) est versée à partir du 16 décembre 2025, et à partir de janvier 2026 pour ceux dont le droit RSA/ASS/AER ne s’ouvre qu’en décembre 2025.