[Mis à jour le 26/11/2025] Depuis 1993, le système de retraite français a fait l’objet de nombreuses réformes. La dernière date de 2023, où le président Emmanuel Macron a engagé une nouvelle réforme des retraites. Mais la possibilité d’une suspension de cette réforme, adoptée par l’Assemblée nationale, a été rejetée par le Sénat. Ce blocage ouvre la voie à une nouvelle navette parlementaire et maintient l’incertitude pour les futurs retraités. Alors, qu’est-ce que cela pourrait changer pour vous ? On vous explique !
Face aux tensions politiques, le gouvernement a inscrit dans le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2026, un article (l’article 45 bis) visant à « geler les effets » ou « suspendre » la réforme des retraites de 2023 jusqu’au 1er janvier 2028.
Voici ce qu’il s’est passé en novembre 2025 :
La suppression de l’article par le Sénat n’est pas la fin du processus. Le PLFSS 2026 doit maintenant faire la navette entre l’Assemblée nationale et le Sénat :
En cas d’échec, le gouvernement a la possibilité d’utiliser à nouveau l’article 49.3 pour imposer le texte dans sa version initiale ou amendée, ou, faute de vote dans les délais (avant le 12 décembre 2025), de le faire adopter par ordonnances.
L’issue finale est donc incertaine et dépendra de la volonté du gouvernement de rétablir ou non cet article face à l’opposition du Sénat.
Si la suspension de la réforme est finalement adoptée (par un rétablissement par l’Assemblée nationale ou par l’usage du 49.3), sui profiterait de cette suspension ?
En revanche, si la suspension de la réforme est définitivement rejetée (la version actuelle du Sénat est maintenue) :
Si vous êtes né en 1964 ou après, surveillez les prochaines semaines ! Vous pourriez partir plus tôt à la retraite si la suspension de la réforme de 2023 est actée. Cela fait jusqu’à six mois de gagnés en fonction de votre année de naissance, et aucune hausse de la durée de cotisation avant 2028.
Ces points restent valides, quelle que soit l’issue du débat sur la suspension :
Le montant de la pension de retraite est déterminé par la durée de cotisation, le salaire moyen des meilleures années (les 25 meilleures années, selon la réforme de 1993), et les régimes de retraite. Si un salarié a eu des périodes de salaire faible, seules ses meilleures années seront prises en compte pour le calcul. Plus une personne cotise, plus sa pension sera élevée, à condition de remplir les trimestres requis.
Les actifs peuvent consulter leur relevé de carrière pour vérifier les trimestres validés et les revenus pris en compte, afin de suivre l’évolution de leurs droits à la retraite et ajuster leur carrière en conséquence.
Des dispositifs de majoration existent pour certains assurés, comme les parents ayant eu des enfants, les carrières longues ou les travailleurs handicapés. Par exemple, des trimestres peuvent être attribués pour la naissance d’un enfant ou pour avoir élevé des enfants. Les carrières longues permettent également d’obtenir une retraite à taux plein plus tôt, et des dispositifs existent pour les travailleurs handicapés.
Voici les 4 cas possibles si vous avez commencé à travailler jeune :
À l’inverse, partir à la retraite avant d’avoir validé tous les trimestres requis entraîne une minoration de la pension. En pratique, chaque trimestre manquant réduit le montant de la pension de retraite, ce qui peut avoir un impact considérable sur le niveau de vie des retraités.
Cette réforme a allongé la durée de cotisation de 37,5 à 40 ans pour le secteur privé et modifié la base de calcul en prenant en compte les 25 meilleures années de salaire, contre 10 auparavant. Ce changement a permis de mieux refléter les salaires réels des travailleurs tout en équilibrant le système de retraite.
Le gouvernement d’Alain Juppé a tenté de réformer les régimes de retraite spéciaux, mais la forte mobilisation sociale a conduit à son abandon. Les grèves massives et les manifestations ont fait reculer l’exécutif, mais cette tentative a jeté les bases des réformes qui allaient suivre, notamment en matière de régimes spéciaux.
Cette réforme a étendu la durée de cotisation à 41 ans pour les fonctionnaires et introduit des mesures de pénibilité. Elle a également encouragé le développement de dispositifs d’épargne retraite complémentaire pour aider les actifs à mieux préparer leur départ à la retraite, afin de compenser les déficits futurs du système de retraite public.
Mise en place sous la présidence de Nicolas Sarkozy, cette réforme a porté l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans et a augmenté la durée de cotisation pour atteindre progressivement 41,5 ans. Elle a aussi introduit des mécanismes de départ anticipé pour les carrières longues, en permettant à ceux qui avaient commencé à travailler jeune de partir plus tôt.
Un décret du 2 juillet 2012 a assoupli le dispositif des carrières longues instauré en 2010. Les principales mesures incluent : l’âge limite auquel l’assuré doit avoir commencé à travailler est porté de 18 à 20 ans. Deux trimestres de chômage indemnisé et deux trimestres supplémentaires liés à la maternité sont désormais pris en compte dans le calcul des périodes cotisées.
Avec un report de l’âge légal de départ à 64 ans et le maintien de la durée de cotisation à 172 trimestres, cette réforme a entraîné de vives contestations sociales. Elle vise à garantir la pérennité du système en équilibrant les comptes, tout en mettant en place des ajustements pour les carrières longues et les travailleurs exerçant des métiers pénibles. Un aspect particulièrement important est l’augmentation des cotisations pour certains assurés, afin de financer l’équilibre des caisses de retraite.
La réforme des retraites concerne toutes les personnes nées à partir du 1er septembre 1961, avec un âge légal progressivement relevé jusqu’à 64 ans pour celles nées en 1968 et après.
En 2025, si c'est confirmé, la réforme des retraites verrait l’âge légal gelé à 62 ans et 9 mois et la durée d’assurance maintenue à 170 trimestres, jusqu'à la prochaine élection présidentielle.
Oui, vous pouvez partir à la retraite à 60 ans avec 172 trimestres si vous relevez du dispositif carrières longues, c’est-à-dire si vous avez commencé à travailler avant 20 ans et que vous avez validé la durée d’assurance exigée
En 2025, l’âge légal de départ à la retraite est fixé à 62 ans et 9 mois, conformément à la réforme de 2023. Cet âge devait passer à 63 ans en 2026, mais il pourrait être gelé à 62 ans et 9 mois si la suspension de la réforme annoncée par Sébastien Lecornu est confirmée.
En 2026, l’âge permettant d’obtenir une retraite à taux plein dépend de votre génération : pour les personnes nées en 1964, il est fixé à 63 ans (et pour celles nées en 1965 : 63 ans et 3 mois). Encore une fois, tout ça est annulé si la réforme est suspendue dans les prochaines semaines.
Oui, il est possible d’arrêter de travailler avant l’âge légal de la retraite, mais dans ce cas vous ne percevrez pas immédiatement votre pension : soit vous attendez d’avoir l’âge légal pour la toucher, soit vous partez dans le cadre d’un dispositif spécifique (carrières longues, handicap, pénibilité, retraite progressive ou départ anticipé pour invalidité).