Grâce aux règles européennes de coordination et aux dispositifs de France Travail pour les expatriés, il est possible, sous certaines conditions, de continuer à percevoir vos allocations chômage françaises dans un autre pays. Mais comment ça se passe avant de partir et une fois sur place ? Quelles conditions devez-vous remplir et quelles sont les démarches pour toucher le chômage à l’étranger ? On vous explique.
Lorsque vous partez à l’étranger, vous pouvez continuer à percevoir vos allocations chômage grâce au droit à l’exportation. Celui-ci vous permet de transférer vos droits acquis en France vers un autre pays membre de l’Espace économique européen (EEE) ou la Suisse.
Pour maintenir vos droits au chômage dans un pays européen, il faut :
Avant de partir à l’étranger :
Pendant l’expatriation :
Si vous travaillez à l’étranger tout en percevant des allocations chômage, vous devez déclarer cette activité à France Travail. Le montant de vos allocations peut être ajusté ou suspendu en fonction de vos revenus et de la durée de votre emploi à l’étranger.
Si vous résidez en France et travaillez dans un pays frontalier, vos droits au chômage en France sont maintenus. Pour cela, vous devez être inscrit comme demandeur d’emploi en France et respecter les règles du chômage français. Les périodes travaillées à l’étranger dans un pays de l’UE ou de l’EEE peuvent être prises en compte pour le calcul de vos droits, à condition que votre dernière activité salariée ait eu lieu en France. Cependant, le montant des allocations sera calculé uniquement à partir des salaires perçus en France.
Si vous partez travailler à l’étranger, vous devez informer France Travail. Vos droits au chômage en France peuvent être affectés, car vos revenus à l’étranger peuvent conduire à une suspension ou une réduction des allocations. Cependant, si vous restez dans un pays de l’Union européenne, il existe des règles de coordination qui prennent en compte vos périodes de travail à l’étranger pour la durée de vos droits.
Dans ce cas, vous pouvez continuer à percevoir vos allocations chômage françaises pendant une période maximale de 3 à 6 mois, à condition d’être inscrit comme demandeur d’emploi et de signaler votre départ à France Travail. Vous devez également vous inscrire auprès des services de l’emploi du pays où vous cherchez un travail et respecter leurs règles de recherche d’emploi.
Si vous partez à l’étranger pour suivre une formation, vos droits au chômage peuvent être maintenus sous condition que la formation soit validée et prise en charge par France Travail. Il faut aussi informer les autorités compétentes et respecter les conditions liées à la formation internationale pour continuer à bénéficier des allocations.
À votre retour, vous devez vous inscrire comme demandeur d’emploi auprès de France Travail dans un délai de 12 mois après la perte de votre activité. Pour faire valoir vos périodes de travail à l’étranger, vous devez fournir le document portable U1 délivré par l’organisme compétent du pays où vous étiez expatrié. Le montant de vos allocations sera calculé sur la base de vos derniers salaires en France, mais la durée de vos droits peut être allongée grâce à la prise en compte des périodes à l’étranger.
La démission pour suivre votre conjoint à l’étranger est considérée comme une démission légitime, ce qui vous permet de bénéficier des allocations chômage. Le déménagement de votre conjoint doit être motivé par une raison professionnelle, comme une mutation, un nouvel emploi, ou le lancement d’une activité entrepreneuriale. Vous devez notamment prouver votre lien avec votre conjoint et fournir des justificatifs à France Travail.
Les périodes de travail accomplies au Royaume-Uni peuvent toujours être prises en compte pour le calcul de vos droits au chômage en France, à condition que vous ayez travaillé en dernier lieu en France et que votre activité britannique ait pris fin avant le 31 décembre 2020. Il est important de demander avant votre départ du Royaume-Uni le formulaire portable U1, qui récapitule vos périodes d’emploi, pour faire reconnaître ces périodes auprès de France Travail.
Si vous habitez à Monaco, le régime d’assurance chômage français s’applique. Cela signifie que si vous perdez votre emploi, vous pouvez prétendre à l’indemnisation chômage, quel que soit votre employeur, qu’il soit monégasque ou français, à condition que ce dernier soit affilié au régime d’assurance chômage. Pour bénéficier de vos droits, vous devez vous inscrire auprès du Service de l’Emploi de Monaco, qui gère l’inscription des demandeurs d’emploi et le suivi de leur situation.
Vous pouvez continuer à recevoir vos allocations de chômage du pays dans lequel vous avez occupé votre dernier emploi, pendant une période allant de 3 mois minimum à 6 mois maximum, selon l'organisme versant les allocations.
France Travail sait que vous êtes à l'étranger parce que votre employeur français doit obligatoirement déclarer votre expatriation en vous affiliant au régime expatrié de l'assurance chômage, ce qui les informe officiellement de votre situation.
Pour toucher le chômage en voyage, il faut déclarer toute absence de plus de 7 jours à France Travail, ne pas dépasser 35 jours d'absence par an, et respecter les obligations de recherche d’emploi, sinon les allocations peuvent être suspendues ou gelées.
Oui, un déménagement peut ouvrir droit au chômage si le motif de la démission est légitime, par exemple un déménagement suffisamment éloigné rendant impossible la poursuite de l'emploi, et il faut déclarer ce changement à France Travail dans les 3 jours suivant le déménagement pour continuer à toucher les allocations chômage.
En 2025, on perd ses droits au chômage notamment en cas de non-respect des obligations envers France Travail, d'abandon de poste sans motif légitime, ou de refus à deux reprises d'un CDI pour un emploi similaire dans l'année. Les règles précises de durée et conditions d'indemnisation évoluent à partir du 1er avril 2025, avec une mensualisation sur 30 jours et un âge d'accès prolongé à certaines durées d'indemnisation à partir de 55 ans
Oui, mais uniquement sous certaines conditions strictes liées au statut de frontalier et aux règles de coordination entre la France et la Suisse.