Le retrait d’espèces en magasin est une solution complémentaire aux traditionnels distributeurs automatiques de billets. Plutôt que d’aller à un DAB, il est possible, dans certains commerces de proximité comme les boulangeries, épiceries ou bureaux de poste, de retirer de l’argent liquide directement au comptoir, sans obligation d’achat.
Cette option s’est développée surtout dans les zones rurales où les DAB se font rares. En effet, le nombre total de distributeurs en France a chuté de près de 5 % en un an, passant à 44 123 fin 2023, selon la Banque de France. Or, près de 80 % des Français restent attachés à l’usage des espèces, et cet accès demeure crucial pour certains.
Aujourd’hui, ce service est organisé en réseaux privatifs, chaque banque ayant mandaté des commerces partenaires pour offrir ce retrait d’espèces à ses propres clients. En France métropolitaine, quatre grands réseaux coexistent :
Au total, plus de 27 000 points de retrait d’espèces privatifs existent fin 2023, avec une légère progression d’environ 1,7 % sur l’année. Ces points sont souvent signalés par une enseigne ou un autocollant visible sur la vitrine du commerce.
La grande nouveauté annoncée pour courant 2026 est l’ouverture de ces points d’accès à tous les détenteurs d’une carte bancaire CB, quelle que soit leur banque. Jusqu’à présent, pour retirer des espèces dans un magasin partenaire, il fallait nécessairement être client de la même banque que le commerçant. Cette restriction disparaît progressivement.
Les premiers groupes bancaires à ouvrir leurs réseaux seront le Crédit Agricole et La Banque Postale dès le premier semestre 2026, avec des milliers de points relais concernés.
Le déploiement se fera de manière graduelle et sur la base du volontariat des commerçants. Ceux-ci continueront de signer des contrats spécifiques avec leur banque, qui pourra aussi décider de les rémunérer pour ce service, ce qui est un point important pour assurer leur implication.
Par ailleurs, des plafonds de retraits seront fixés par les commerçants, en fonction de leur trésorerie disponible en caisse. Le service devrait rester gratuit pour les clients, même si certaines banques pourraient appliquer des frais similaires à ceux des retraits hors réseau sur DAB.
Depuis plusieurs années, le réseau de distributeurs automatiques de billets en France se réduit. Entre fin 2018 et fin 2023, on estime une baisse de plus de 16 % du nombre de DAB. Ce phénomène est dû à plusieurs facteurs : coûts d’entretien élevés, diminution des retraits en espèces au profit des paiements par carte, et rationalisation des réseaux bancaires.
Cette réduction pose cependant un problème d’accessibilité pour certaines populations, notamment en zones rurales, où l’absence de DAB peut compliquer la gestion du liquide pour les habitants.
L’extension des retraits d’espèces en magasin vise donc à compenser cette perte et à maintenir un maillage territorial suffisant pour que chacun puisse accéder à ses liquidités facilement.
Selon la Banque de France, seulement 18,7 % des communes françaises possèdent un DAB. Parmi celles qui n’en ont pas, près de 25 % disposent au moins d’un point d’accès privatif chez un commerçant. Ce dispositif contribue donc à l’inclusion financière et territoriale, en garantissant un accès aux espèces même dans des zones délaissées par les grandes infrastructures bancaires.
Concrètement, le fonctionnement est simple et s’apparente à celui d’un DAB. Lorsque vous vous rendez chez un commerçant proposant ce service :
Ce processus est sécurisé, identique à un retrait classique, et ne nécessite pas d’achat obligatoire.
Toutefois, la disponibilité de l’espèce dépend des fonds en caisse du commerçant, d’où la mise en place des plafonds pour garantir la viabilité du service.