Chaque année, la question de la journée de solidarité se pose pour les salariés, notamment à l’approche du lundi de Pentecôte. En 2025, cette journée symbolique, instaurée pour financer les actions en faveur de l’autonomie des personnes âgées ou handicapées, tombe le lundi 9 juin. Comment fonctionne cette journée ? Êtes-vous concerné ? Devez-vous travailler ce jour-là ? Voici tout ce qu’il faut savoir.
Instituée en 2004 après la canicule de 2003, la journée de solidarité sert à financer des actions en faveur de l’autonomie des personnes âgées et handicapées. Prévue initialement le lundi de Pentecôte, sa date est aujourd’hui assouplie.
Concrètement, il s’agit d’une journée de travail supplémentaire non rémunérée (article L. 3133-7 du Code du travail).
Les fonds récoltés via la journée de solidarité sont destinés à alimenter la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). Cette caisse finance notamment des aides pour les personnes âgées et les personnes handicapées.
La journée de solidarité consiste en 7 heures de travail non rémunéré pour les salariés à temps plein. Les modalités d’application (choix du jour, organisation) sont décidées par accord collectif ou, à défaut, par l’employeur.
La journée de solidarité peut être fixée :
Si votre entreprise a choisi de fixer la journée de solidarité au lundi de Pentecôte, vous devrez alors travailler ce jour-là, sauf si une autre organisation a été prévue (travail un autre jour férié, ou ajout d’heures sur d’autres journées).
Le lundi de Pentecôte peut rester un jour férié chômé classique si votre convention collective ou votre employeur l’a décidé autrement. Dans ce cas, vous n’êtes pas obligé de travailler ce jour-là.
Quel que soit votre contrat (CDD, CDI, intérim), vous êtes concerné par la journée de solidarité. Cependant, l’obligation ne peut pas excéder la durée du contrat pour les CDD et intérimaires.
En principe, les travailleurs mineurs sont soumis à la journée de solidarité. Cependant, si celle-ci est fixée un jour férié, les salariés de moins de 18 ans ne sont pas concernés, car le travail des mineurs est en principe interdit lors des jours fériés, sauf rares exceptions.
Si un accord collectif choisit un jour non férié pour réaliser la journée de solidarité, il appartient aux partenaires sociaux de préciser les conditions d’application pour ces jeunes salariés.
Les salariés à temps partiel sont eux aussi concernés par la journée de solidarité. Toutefois, la limite de 7 heures est réduite proportionnellement à leur durée de travail.
Par exemple, pour un salarié à mi-temps, la journée de solidarité représentera 3,5 heures de travail.
Les heures effectuées au-delà de ce quota sont rémunérées normalement.
Dans la fonction publique, la journée de solidarité correspond à une journée de travail supplémentaire non rémunérée. Elle peut être réalisée de différentes manières : en travaillant le lundi de Pentecôte ou un autre jour férié habituellement chômé (à l’exception du 1er mai), en supprimant une journée de RTT, ou encore par toute autre organisation permettant d’effectuer 7 heures de travail supplémentaires, à condition toutefois de ne pas supprimer un jour de congé annuel. Par exemple, pour les enseignants, cette journée pourra être accomplie en travaillant en dehors du temps scolaire.
La journée de solidarité est une journée de travail supplémentaire qui n’entraîne pas de rémunération supplémentaire pour les salariés. Elle ne réduit pas non plus leur salaire habituel. En effet, pour les salariés, les 7 heures de travail prévues dans ce cadre sont incluses dans la rémunération mensuelle sans supplément. Quant aux cadres payés au forfait jour, ils effectuent cette journée sans modification de leur traitement. Seuls les travailleurs intérimaires et saisonniers, qui sont rémunérés à l’heure, perçoivent un salaire normal pour les heures travaillées lors de la journée de solidarité.
Non, les heures de travail correspondant à la journée de solidarité ne bénéficient pas d’une majoration salariale. Elles sont considérées comme du temps de travail « ordinaire » dans la limite de 7 heures pour les salariés mensualisés. Au-delà de ces 7 heures, les heures supplémentaires sont comptabilisées selon le régime habituel : elles sont alors majorées et donnent droit à une contrepartie en repos, conformément au Code du travail. Pour les salariés en forfait jours, la journée supplémentaire est intégrée au forfait sans générer de majoration particulière.
Les salariés en congé au moment de la journée de solidarité ne sont pas obligés de l’effectuer. L’employeur ne peut pas exiger l’annulation d’un congé pour imposer la réalisation de cette journée. De même, si un employé est en arrêt maladie, il ou elle n’est pas tenu de participer et n’a pas à rattraper cette journée ultérieurement.
La participation a la journée de solidarité est obligatoire, vous ne pouvez donc pas refuser de l’effectuer. Cependant, vous pouvez poser un jour de congé payé. Votre employeur a donc le choix de vous l’accorder ou non.
Lorsqu’un salarié change d’entreprise en cours d’année, il n’est pas obligé de faire deux journées de solidarité. Si cette journée a déjà été effectuée dans l’ancienne entreprise, une rémunération supplémentaire est due en cas de nouvelle participation, comptabilisée comme des heures supplémentaires. Le salarié peut aussi refuser d’accomplir une deuxième journée sans risque de sanction.