Moins de 24 heures après avoir dévoilé son gouvernement, ce lundi 6 octobre 2025, à 9h50, Sébastien Lecornu a surpris la France en quittant ses fonctions de Premier ministre. Cette démission du Premier ministre apparaît dans un contexte politique tendu marqué par une Assemblée nationale divisée et ce à quelques semaines de la présentation du budget 2026 en sachant que plusieurs réformes étaient encore en discussion. On vous explique ce que ça change et ce qu’il va se passer.
C’est en matinée ce lundi 6 octobre que Sébastien Lecornu a remis sa démission au président Emmanuel Macron qui l’a acceptée. Le Premier ministre démissionnaire a déclaré à Matignon que certaines conditions n’étaient pas réunies pour lui permettre de rester à ce poste et de poursuivre sa mission. En effet, il souligne la difficulté d’exercer la fonction de Premier ministre dans un contexte politique complexe. Il a essayé de trouver un accord au cours de ces dernières semaines pour faire passer un budget qui répond aux besoins urgents du pays comme la sécurité sociale, la défense et le pouvoir d’achat. Mais chaque parti politique voulait imposer son programme. Il a aussi mentionné que des tensions étaient présentes au sein du Gouvernement et qu’elles étaient liées aux présidentielles de 2027. Il conclut en disant qu’il serait possible d’avancer avec plus d’humilité et en mettant l’intérêt du pays avant celui des partis.
Plusieurs raisons sont à l’origine de cette décision. À savoir :
Tout cela a conduit Lecornu vers la sortie. Il s’est senti incapable de continuer à diriger le gouvernement dans des conditions aussi tumultueuses.
Le président Emmanuel Macron a accepté la décision de Lecornu et a rappelé que la France fait face à une situation politique complexe. Quant aux partis d’opposition, certains appellent à la destitution du président comme LFI qui demande “l’examen immédiat de la motion de destitution d’Emmanuel Macron”, d’autres souhaitent sa démission comme David Lisnard (LR) ou encore Marine Le Pen pour qui la démission serait “sage”. Le PS souhaite un Premier ministre de gauche. Berlin déclare : “une France stable est importante pour l’Europe”.
Sébastien Lecornu a exercé le mandat le plus court de la Ve République. En effet, son mandat de 27 jours soit moins d’un mois est particulièrement court. Il a occupé Matignon du 9 septembre au 6 octobre 2025. Ce qui fait de lui le cinquième Premier ministre sous le second mandat d’Emmanuel Macron. Pour rappel, nous avons connu Élisabeth Borne, Gabriel Attal, Michel Barnier, François Bayrou avant de connaître Sébastien Lecornu.
Le Gouvernement avait présenté les grandes lignes du budget 2026 mais actuellement, plusieurs mesures sociales sont en suspens. L’hypothèse d’un gel de revalorisation des prestations sociales (année blanche) fait partie des pistes les plus controversées.
Le RSA, les allocations familiales, les pensions de retraite seraient concernés. D’autres pistes sont toujours étudiées. C’est le cas du doublement de la franchise médicale qui entraînerait un reste à charge plus élevé pour les patients sur les médicaments et les consultations.
Les collectivités locales dépendent de l’État. La révision des grilles salariales des fonctionnaires territoriaux initialement prévue pour début 2026 pourrait être reportée en raison d’arbitrages budgétaires. Ce retard pourrait compromettre les revalorisations attendues. De plus, le gel des prestations sociales pourrait freiner les investissements dans les services publics locaux. La pression pèse sur les élus locaux à cause de cette incertitude budgétaire.
Le Gouvernement prévoit de ne pas revaloriser les prestations sociales et les pensions en 2026. C’est ce qu’on appelle une “année blanche”. Lecornu avait aussi décidé d’abandonner la suppression des deux jours fériés à savoir le lundi de Pâques et le 8 mai. Il s’agissait d’une des mesures les plus controversées du projet budgétaire. La réforme de l’assurance chômage est aussi en suspens. Des mesures de contrôle contre les arrêts maladie comme la suppression de la visite de reprise, le renforcement des contrôles et l’allongement du délai de carence sont en suspens pour l’instant.
À court terme, aucun changement à l’horizon pour les prestations sociales déjà versées. RSA, AAH, allocations familiales, prime d’activité continuent d’être versés normalement. Mais, des évolutions comme la revalorisation des aides risquent d’être retardées.