Après des années d’absence, la consigne du verre revient sur le devant de la scène. À partir du 12 juin 2025, une vaste expérimentation débute dans plusieurs régions françaises. Objectif : réduire les déchets et favoriser le réemploi. Voici comment cela va se passer.
Longtemps abandonné, le système de consigne sur les bouteilles et bocaux en verre est de retour. L’idée est simple : lors de l’achat d’un produit conditionné dans un contenant en verre, le client paie un supplément, appelé “consigne”. Ce montant est ensuite remboursé lorsque le contenant est retourné vide.
Mais que deviennent ces emballages une fois rapportés ? Contrairement au recyclage classique, ils ne sont pas fondus. Ils sont triés, lavés, puis remis en circulation. Une bouteille en verre bien nettoyée peut être utilisée jusqu’à 50 fois.
Ce retour s’inscrit dans une volonté de réduire l’empreinte environnementale des emballages à usage unique. La loi Agec, votée en 2020, prévoit une généralisation progressive du réemploi des contenants. Cette législation encourage les acteurs du secteur à innover et à repenser les circuits de distribution. La consigne sur le verre apparaît donc comme un levier majeur pour atteindre ces objectifs écologiques.
Face à la montée des préoccupations liées au climat et à la surproduction de déchets, cette initiative répond aussi à une demande sociétale : consommer mieux, tout en générant moins de déchets. À l’horizon 2027, les autorités visent un taux de 10 % de réemploi des emballages, contre seulement 1,5 % aujourd’hui.
Le top départ de cette expérimentation sera donné le 12 juin 2025. Pendant 18 mois, quatre régions du nord-ouest de la France vont tester ce nouveau système : la Bretagne, les Pays de la Loire, la Normandie et les Hauts-de-France. Au total, ce sont près de 16 millions de Français qui pourraient être concernés par ce test.
Le montant de la consigne varie selon le format du contenant. Les petits emballages sont assortis d’un surcoût de 10 centimes, tandis que les plus grands (comme les bouteilles de 1 litre ou les grands bocaux) sont consignés à hauteur de 20 centimes. Toutefois, certains acteurs du projet envisagent une possible évolution du tarif pouvant aller jusqu’à 30 centimes, en fonction des retours du terrain et des coûts logistiques.
Le montant exact de la consigne est systématiquement affiché sur le produit, et un étiquetage spécifique (bandeau ou autocollant violet indiquant « rapportez-moi pour réemploi ») permet d’identifier facilement les emballages concernés.
Lors de l’achat, le montant de la consigne est automatiquement ajouté au prix du produit.
Les emballages vides doivent être rapportés propres (et avec leur bouchon si possible) dans n’importe quel magasin participant. Le retour peut se faire de deux façons : directement en caisse, où un agent enregistre manuellement le retour, ou via des machines automatiques de collecte. Environ deux tiers des points de vente sont équipés de ces bornes.
Une fois le contenant retourné, le client pourra récupérer sa consigne sous forme de remboursement bancaire immédiat ou d’un bon d’achat valable dans le magasin. La méthode dépendra du dispositif choisi par le point de vente.
Huit grandes enseignes de la distribution se sont engagées dans ce projet : Système U (qui accueille d’ailleurs le lancement officiel près de Nantes), Carrefour, Leclerc, Intermarché, Auchan, Monoprix, Biocoop et la Brasserie du Bout du Monde. En tout, plus de 700 magasins sont impliqués, avec un déploiement progressif tout au long de l’été.
Certains démarrent dès le mois de juin, tandis que d’autres entrent dans l’expérimentation à partir de juillet ou de septembre.
Les consommateurs peuvent identifier les contenants réemployables grâce à un étiquetage violet sur les contenants en question.
Les premiers produits concernés incluent notamment les bouteilles de bière, de jus de fruits, ainsi que les bocaux de soupes et de gaspachos. Les conserves en verre pourraient suivre dans un second temps. Plus de 50 industriels, principalement des brasseurs, participent à l’expérimentation.