Emmanuel Macron, le Président nouvellement élu adopte une position claire : il souhaite encourager toujours plus les chômeurs vers un retour à l’emploi. L’objectif de cette réforme est en effet d’inciter plus les personnes à la recherche d’emploi.
Via la réforme qu’il propose, le Président souhaite que les devoirs des bénéficiaires du RSA soient renforcés. Pour cela, il avance que 15 à 20 heures d’activité par semaine doivent être nécessaires pour que les allocataires deviennent effectivement titulaires du RSA.
Une proposition qui dénature quelque peu la nature même du RSA.
En contrepartie, Emmanuel Macron propose un versement automatique du RSA et d’autres prestations sociales (comme la prime d’activité ou les allocations logement), sans que les bénéficiaires n’aient besoin de demander ces aides.
La proposition de réforme n’est pas très bien accueillie parmi les bénéficiaires du RSA. En effet, sur l’ensemble des bénéficiaires du RSA interrogés lors de notre étude, 71 % sont contre le conditionnement du RSA à une activité d’insertion.
Une disparité géographique s’observe dans les réponses. En effet selon les régions, plus ou moins de bénéficiaires interrogés se disent contre cette réforme.
Les Régions où le plus haut taux de désaccords envers cette réforme s’observe sont la Bourgogne Franche-Comté et l’Auvergne-Rhône-Alpes. En revanche, les Régions Ile-de-France et la Bretagne ont le taux d’approbation le plus élevé.
Parmi les allocataires titulaires du RSA qui ont acceptés de répondre à notre étude, il est possible d’observer une large différence entre les “pour” et les “contre” en fonction de l’âge.
Les 18-30 ans seraient les plus défavorables à la mise en place de cette réforme, tandis qu’une proportion plus importante d’interrogés parmi les 61-71 ans ne seraient pas réfractaires à son adoption.
Une majorité des bénéficiaires du RSA qui semblent plutôt ouverts à l’application de cette réforme sont des personnes âgées.
Parmi les allocataires titulaires du RSA qui se disent en faveur de cette réforme, 57 % estiment qu’en effet, cette mesure permettrait un retour facilité vers la vie active. Elle permettrait un accompagnement vers un emploi stable.
Pour 17 % des personnes interrogées et favorables à la réforme, cette mesure permettrait également de limiter les abus, puisqu’elle encourage à la recherche d’emploi, plutôt qu’à l’oisiveté.
8 % des bénéficiaires favorables avancent également qu’il leur semble normal d’avoir une activité professionnelle pour percevoir une aide financière de l’Etat. 3 % d’entre eux s’estiment pour la réforme, à condition dans ce cas d’être libre de choisir sa formation ou activité professionnelle.
En outre, les interrogés font également ressortir d’autres arguments : ils ont besoin de se sentir utile ou souhaitent que cette activité fasse l’objet d’une majoration du RSA.
Les plus réfractaires à la réforme du RSA telle que proposée, sont les bénéficiaires âgés entre 18 et 30 ans. En effet parmi eux, 79% seraient contre la mise en place du conditionnement du RSA à une activité.
23 % des personnes en défaveur de cette réforme énoncent pour cause la garde d’un ou plusieurs enfants. 17 % avancent que les heures en activité ne seraient pas rémunérées au SMIC horaire, ce qui reviendrait pour eux à une rémunération insuffisante.
11 % des bénéficiaires contre la réforme affirment préférés se voir proposer un emploi, dans de meilleures conditions. 7 % d’entre eux considèrent que la réforme dénature de RSA, lequel est destiné aux foyers les plus précaires : conditionner le bénéfice du RSA à une activité revient pour eux à une injustice.
Enfin, 5 % des interrogés contre la réforme sont déjà en activité salariée ou bénévole. D’autres interrogés affirment avoir besoin de temps pour trouver un emploi plus stable. Certaines questions de déplacement, ou de validation de permis seraient aussi à prendre en considération. Certains interrogés qui se prononcent contre la réforme proposent que le RSA ne soit conditionné à une activité seulement après un certain délai d’inactivité.