Quand l’un des conjoints oppose une résistance au divorce, le processus peut sembler complexe. En France, lorsque le consentement mutuel est impossible à obtenir, il existe d’autres voies légales pour parvenir au divorce. Mes Allocs vous détaille tout.
Pour entamer une procédure de divorce pour faute, l’époux requérant doit spécifier des “faits constitutifs d’une violation grave ou répétée des devoirs et des obligations du mariage, imputable à son conjoint et rendant intolérable le maintien de la vie commune”, comme le stipule l’article 242 du Code civil. Il revient à cet époux de fournir des preuves de ces faits, qui peuvent inclure :
La procédure se déroule en plusieurs étapes :
Étape 1 :
L’époux requérant doit solliciter l’assistance d’un avocat pour déposer sa demande auprès du juge, incluant les motifs du divorce et la requête de mesures provisoires. Il est important de noter que la demande ne doit pas exposer les bases légales ou les faits à l’origine du divorce. Cette demande est déposée devant le Tribunal de Grande Instance (TGI), où le juge des affaires familiales exerce sa juridiction. Ensuite, le juge tente de concilier les époux, agissant comme médiateur. Cette phase comprend trois entretiens : un avec chaque époux séparément, puis un avec les deux époux ensemble, accompagnés de leurs avocats.
Étape 2 :
Après la conciliation, si le juge estime qu’une réconciliation est envisageable, il accorde aux époux un délai de réflexion de 8 jours. Il peut également décider d’une nouvelle tentative de conciliation dans les 6 mois suivants, suspendant temporairement la procédure de divorce. Le juge émet ensuite une ordonnance de non-conciliation ou de conciliation, selon que les époux se sont réconciliés ou non. En cas de non-conciliation, le juge fixe des mesures provisoires en attendant le prononcé du divorce final, telles qu’une pension alimentaire.
Étape 3 :
L’ordonnance de non-conciliation autorise l’époux requérant à intenter une action en justice dans un délai de 3 mois. Passé ce délai, l’autre époux peut également engager une action en justice. Si aucune assignation n’est déposée dans un délai maximal de 30 mois, la procédure est annulée. Pendant la procédure devant le juge, les époux ont la possibilité de modifier à tout moment le fondement juridique du divorce, par exemple en optant pour un divorce par acceptation de la rupture ou par consentement mutuel.
Étape 4 :
Après examen de la demande et des preuves, le juge rend sa décision. Il peut estimer que les motifs avancés ne justifient pas un divorce pour faute et rejeter la demande, ou prononcer le divorce pour faute aux torts exclusifs d’un époux ou aux torts partagés des deux époux. L’époux innocent peut réclamer des dommages et intérêts si le divorce est prononcé aux torts exclusifs de son ex-conjoint. Dans son jugement, le juge règle tous les effets du divorce, y compris la prestation compensatoire, les arrangements concernant les enfants, etc. Enfin, les avocats sont chargés de mettre à jour l’état civil avec la mention du divorce.
Si aucun motif de faute n’est retenu et que votre conjoint s’oppose au divorce, une alternative envisageable est le divorce pour altération définitive du lien conjugal. Contrairement au divorce pour faute, aucun consentement mutuel des deux époux n’est requis pour cette procédure, et il n’est pas nécessaire de révéler les raisons de la séparation.
Cependant, l’époux demandeur devra prouver au juge la cessation de la vie commune avec son conjoint depuis au moins un an. Voici les étapes pour initier cette procédure :
Étape 1 : Dépôt de la requête initiale
Étape 2 : Conciliation
Étape 3 : Assignation en justice
L’assignation en justice marque la fin du délai d’un an. Il est donc crucial que cette assignation intervienne après deux ans de cessation de vie commune, faute de quoi la condition n’est pas remplie.
Si le délai est respecté et que la séparation date de plus de deux ans au moment de l’assignation, le divorce est prononcé.
Étape 4 : Décision du juge
Malgré le prononcé du divorce, le juge doit encore régler ses effets dans la convention de divorce.
Pour calmer les tensions et rechercher une solution, les conjoints peuvent choisir la médiation familiale. Dans cette démarche, un médiateur professionnel intervient pour faciliter un échange constructif entre les conjoints, s’ils maintiennent une certaine communication. Le médiateur reste neutre et impartial, veillant aux intérêts de chacun.
Le recours à la médiation familiale reste facultatif. Les conjoints conservent leur liberté de décider d’engager un médiateur ou non.
Comparés aux frais d’un divorce contentieux, les coûts associés à la médiation familiale sont généralement plus abordables. Cette option peut donc être avantageuse. Si la médiation donne des résultats satisfaisants, elle peut conduire à un divorce par consentement mutuel, une procédure plus rapide et moins coûteuse qu’un divorce litigieux.
Cependant, si la médiation n’aboutit pas, les conjoints ont toujours la possibilité d’envisager un divorce contentieux.
La séparation de corps est une procédure légale établie par la loi, impliquant une intervention judiciaire avec la délivrance d’un jugement autorisant la résidence séparée et mettant fin à la cohabitation. Cette mesure permet aux époux de vivre séparément tout en maintenant leur statut matrimonial et les obligations liées au mariage.
La fin de la séparation de corps peut intervenir lorsque les époux décident de reprendre leur vie commune, en cas de décès de l’un d’entre eux ou lors d’un divorce ultérieur. À tout moment, les époux ont la possibilité de demander la transformation de la séparation de corps en divorce.
Comme la séparation de corps est une procédure judiciaire, la reprise de la vie commune doit être officiellement constatée par un notaire ou un officier d’état civil.
La demande de séparation de corps peut être basée sur quatre motifs distincts :
Voici les conséquences de la séparation de corps :
La présence d’un avocat est essentielle dans le processus de séparation de corps, par le biais duquel les époux doivent déposer leur requête auprès du Juge des affaires familiales du tribunal judiciaire de leur lieu de résidence. La procédure de séparation de corps suit une démarche similaire à celle du divorce. Voici les étapes à franchir :
Pour entamer une procédure de divorce pour faute, l'époux requérant doit spécifier des "faits constitutifs d'une violation grave ou répétée des devoirs et des obligations du mariage, imputable à son conjoint et rendant intolérable le maintien de la vie commune".
Contrairement au divorce pour faute, aucun consentement mutuel des deux époux n'est requis pour cette procédure, et il n'est pas nécessaire de révéler les raisons de la séparation.
Pour calmer les tensions et rechercher une solution, les conjoints peuvent choisir la médiation familiale.
C'est une procédure judiciaire, dans laquelle la loi permet la fin de la cohabitation et l'autorisation d'une résidence séparée.
Cette séparation de corps présente un intérêt dans l'idée ou l'une des deux personnes ne veut pas divorcer.
Oui, des devoirs subsistent, tels que la fidélité, l'assistance, le secours et le respect. Le non-respect de ces obligations peut constituer une faute justifiant une procédure de divorce.